Selon une étude de l’INSERM, les femmes vivent plus longtemps que les hommes (environ 5 à 7 années de plus), dans les pays les plus développés. Cet écart a augmenté au cours de la période 1950-1970 puis s’est réduit au cours des décennies suivantes. La consommation tabagique croissante chez les femmes est l'une des raisons qui explique cette baisse. Cependant, un paradoxe est à noter : à tout âge de la vie, les femmes semblent, en moyenne, être en moins bonne santé que les hommes.
3 grandes périodes
Tout au long de la vie des femmes, des événements physiques et extérieurs surviennent, avec des impacts sur leur santé physique et mentale ainsi que de grands bouleversements hormonaux.
• La puberté – le moment où le corps se développe, les organes sexuels se transforment pour atteindre leur maturité et permettre la reproduction. Elle commence en moyenne chez les filles vers 11 ans et est déclenchée par la production d’œstrogènes. C’est aussi l’arrivée des règles, celles-ci vont ensuite rythmer la vie des femmes jusqu’à la ménopause. Chaque mois, le corps doit s’adapter à ce fameux cycle de plus ou moins 28 jours.
• La maternité – la période de changements rapides pour le corps de la femme. Ils sont temporaires et disparaissent généralement après l’accouchement. La grossesse et le chamboulement hormonal qui l’accompagne peuvent avoir des incidences sur le cœur, les vaisseaux sanguins, les poumons, la vessie, les reins, l’estomac, les intestins, les seins, mais aussi les cheveux, les poils et la peau. Les ligaments sont également très sollicités. Pour donner la vie, le corps se transforme et prend du poids. La femme doit là encore apprendre à vivre avec ces changements et s’adapter.
• La ménopause – autre moment de la vie, parfois encore tabou, très impactant pour le corps mais aussi le mental. La période est marquée par l’arrêt de l’ovulation et la disparition des règles. Ces modifications entraînent de multiples symptômes comme les bouffées de chaleur, une fatigue due aux troubles du sommeil ou aux insomnies et une irritabilité qui s’installe. Elles sont dues principalement à la carence hormonale en œstrogènes et en progestérone.
Encore une histoire d’hormones !
Les trois processus naturels qui rythment la vie des femmes comptent donc des bouleversements hormonaux susceptibles d’impacter leur santé mentale.
Ces événements de vie peuvent aussi être exacerbés par des facteurs sociaux, tels que la charge mentale que l’OMS définie comme « la charge cognitive et émotionnelle résultant des exigences et des contraintes de la vie quotidienne et du contexte social dans lequel les individus vivent ».
Le poids des responsabilités familiales, domestiques et professionnelles s’ajoutent à la pression sociale et la valorisation de la performance, générant une tension mentale source d’épuisement.
De plus, les diktats et images stéréotypées imposés par la société actuelle (minceur, jeunesse, sensualité…) mettent sur les épaules des femmes de véritables injonctions qui n’arrangent en rien leur santé.
Le saviez-vous ?
Les femmes sont sous-représentées dans les études de santé ou les essais cliniques et leur douleur est souvent banalisée. Une des raisons de cette sous-représentation : la potentialité que la femme soit enceinte.
Un exemple des conséquences au quotidien de ce fait : les maladies cardiovasculaires.
Longtemps considérées comme des pathologies masculines, les femmes sont peu représentées dans les études cliniques alors qu’elles représentent 51 % des décès d’origine cardiovasculaire. Il est à noter que bien souvent, les femmes présentent moins de symptômes dits "typiques", ce qui peut entraîner des erreurs de diagnostic ou un délai dans la prise en charge.
Pour aller plus loin sur la santé des femmes, nous vous conseillons de lire, le livre de Muriel SALLE, « Femmes et santé, encore une affaire d’homme ». Elle est historienne spécialiste de l’histoire des femmes et de leur santé.