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Les opticiens, maillons de la santé visuelle

29 juillet 2025 par
Votre Mutuelle

Les opticiens peuvent désormais modifier la prescription d’un ophtalmologue si la vue d’un patient a légèrement diminué. Cet élargissement du rôle de l’opticien intervient dans un contexte de pénurie de spécialistes. Explications avec Virginie Delepouve, responsable optique du réseau de la MFOS, à Vendôme.


La région Centre est l’une de celles qui souffrent d’une pénurie d’ophtalmologues. Rénové en 2018, le Comptoir Visuel de Vendôme, enseigne de la MFOS, comprend aujourd’hui une salle d’examen de la vue dans laquelle on peut effectuer un renouvellement d’une ordonnance en cours de validité, en vertu de la loi de 2007. Le tout sans repasser par le cabinet du spécialiste. « À condition qu’il s’agisse de changements de corrections qui restent faibles » indique Virginie Delepouve, responsable optique.



Pallier le manque de spécialistes

« Cette possibilité pour nous est une bonne mesure pour désengorger les cabinets des ophtalmologues, qui affichent parfois, selon les régions, plus d’un an d’attente. Sur Vendôme, nous avons entre 3 et 6 mois de délai. » 

Aussi, depuis septembre 2023, une cabine de téléconsultation avec un ophtalmologue de secteur 1 permet d’obtenir un rendez-vous dans un délai plus court, parfois dans la semaine. « Il y a bien sûr des critères pour pouvoir bénéficier d’une consultation à distance : ne pas être amblyope, ne pas souffrir de phtosis, de strabisme. Dès qu’il y a une pathologie connue trop lourde, il faut passer par une consultation classique. » Sinon, rien ne s’oppose à la téléconsultation. « On place le patient devant la machine et le spécialiste commande à distance la mentonnière. On peut réaliser ainsi les fonds de l’œil, tester la tension et obtenir toute l’image de l’œil. » Les primo-porteurs de lunettes sont acceptés. Et le public est ravi. Ces téléconsultations s’inscrivent dans une démarche mutualiste pour améliorer la santé visuelle et offrir un service de qualité à coût maîtrisé.



La qualité à coût maîtrisé

« Nous essayons de fournir des équipements de qualité avec un reste à charge limité » explique Virginie Delepouve. « Nous avons les mêmes lunettes que chez d’autres opticiens, mais avec des marges moins importantes. Nous avons donc une offre équivalente et plus accessible, avec de l’entrée de gamme mais aussi des montures de créateurs, du titane avec des prix très corrects. Ce qui nous différencie de l’offre marchande, c’est la sélection : nous choisissons de la qualité et nous privilégions aussi les fabrications françaises, avec des montures origine France entre 69 et 99€. » Virginie cite les montures Bondet au design tendance et épuré et totalement fabriquées en France. « Nous nous rendons chaque année au salon de l’optique : nous connaissons bien l’offre. Il y a des montures très chères, à 700 euros, mais il y a largement de quoi proposer de la qualité sans atteindre ces extrêmes, qui ne se justifient pas vraiment. Ici, notre monture la plus chère est à 220 euros. La moins chère est à 30. Pour les verres, nous travaillons avec un fabriquant local. Cela nous permet d’offrir 3 ans de garantie au lieu de 2, ce qui correspond à la moyenne des renouvellements. Et quand on délivre un verre, il est fourni avec sa certification. » Un souci de transparence qui permet d’instaurer une relation de confiance.



Revaloriser l’image des opticiens

Certaines pratiques ont terni l’image des opticiens. Il y a ceux qui poussent à la dépense. « Le low cost a aussi fait du mal à la profession, avec des lunettes dont la durée de vie ne dépasse pas six mois, avec des verres assemblés par chauffage, par fusion, des montages collés. Les patients s’en rendent bien compte. Il y a eu des excès dans les deux sens. » resitue Virginie Delepouve. D’où l’importance de choisir un opticien en qui on a confiance. « À la MFOS, on a le souci de bien expliquer ce que l’on fournit comme monture, comme verre. Nous ne sommes pas là pour faire monter la note. Nous sommes là pour mettre en œuvre une ordonnance délivrée par un médecin : nous sommes le prolongement de la consultation avec le spécialiste. »



 - PARCOURS & REPÈRES - 

  • Diplôme : BTS opticien-lunetier
  • Nombre de praticiens concernés : 35 000 opticiens lunetiers, 15 300 commerces d’optique selon l’Insee
  • Salaire : 2 500 à 3 000 euros brut pour un salarié, jusqu’à 5 000 euros lorsque l’opticien travaille à son compte
  • Secteur : Paramédical
  • Statut : Artisan ou salarié
  • Moyenne d’âge : 37 ans au 1er janvier 2024
  • Répartition : 57,4 % de femmes, 42,6 % d’hommes


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