
Le deuxième sujet que nous souhaitons aborder, pour vous apporter des solutions, pour diminuer votre exposition aux perturbateurs endocriniens, concerne l’alimentation et plus particulièrement pourquoi il est conseillé de privilégier le bio et le local ?
Il y a plusieurs raisons d’être incité à choisir d’acheter et de manger bio et local, même si souvent il est dit que le bio est cher. Essayons de comprendre, dans un premier temps pourquoi il est préférable d’agir ainsi. Nous reviendrons dans la deuxième partie de l’article sur le coût du bio.
Pourquoi il est conseillé de manger bio
Les produits dits bio (pour biologique) sont des produits issus de l’agriculture biologique. Ils sont cultivés sans pesticides chimiques, engrais de synthèse, herbicides. Concernant les OGM (Organisme Génétiquement Modifié), le taux accepté est infime, 0,01 % - taux détectable par les techniques actuelles d’identification.
Le fait de privilégier ces produits est donc une bonne façon de réduire notre exposition à ces substances, mais également de réduire notre impact sur la biodiversité, la qualité des sols et la qualité de l’eau.
En effet, nous savons aujourd’hui que la majorité des pesticides sont reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens (voir notre article sur le sujet).
Donc manger bio, c’est bénéfique :
>> Pour la santé des humains : c’est réduire son exposition à des substances potentiellement nocives. De plus, plusieurs études ont comparé la valeur nutritionnelle des légumes biologiques et conventionnels. L’institut de recherche de l’agriculture biologique a conclu que les aliments biologiques présentent des teneurs plus élevées en minéraux, vitamines et antioxydants que leurs équivalents conventionnels. Par exemple, les fruits et légumes bio présentent souvent des taux plus élevés de vitamine C, de fer et de magnésium.
>> Pour le bien-être animal : les labels bio imposent généralement des normes plus strictes concernant le respect et le bien-être des animaux d’élevage : espaces plus grands et accès à l’extérieur, nourriture biologique et naturelle, moins de traitements médicamenteux, interdiction des pratiques douloureuses.
>> Pour la santé de la planète : l’agriculture biologique limite la pollution des sols, de l’eau et de l’air. C’est bon pour la biodiversité car nous savons aussi que les pesticides perturbent la vie animale. Prenons l’exemple des abeilles, qui font partie des populations de polinisateurs et qui paient un lourd tribut de l’utilisation des pesticides. Et, il faut savoir, que sans polinisateur, un bon nombre de plantes ne peuvent pas produire de fruits.
>> Pour la saisonnalité des produits : consommer des produits locaux encourage à manger des aliments de saison, ce qui est bénéfique pour la santé et plus respectueux des cycles naturels. Manger des fruits et des légumes de saison est aussi moins cher pour le portefeuille. Vouloir des fraises en hiver est une gabegie, un gaspillage. Elles proviennent généralement de pays lointains, cultivées sous serres chauffées, avec en plus une saveur moindre. C’est un luxe écologique coûteux.
Et manger local, est aussi bon :
>> Pour le soutien de l’économie locale : acheter des produits locaux permet de soutenir les agriculteurs et producteurs de la région, renforçant ainsi l’économie de proximité. Cela contribue à la vitalité économique locale.
>> Pour une meilleure qualité et fraîcheur : les produits locaux sont souvent plus frais car ils sont récoltés à maturité et vendus rapidement, contrairement aux produits importés qui peuvent passer des jours en transport. Et moins de transport, c’est moins d’émission de gaz à effet de serre et moins de pollution atmosphérique, donc une réduction de l’empreinte carbone.
>> Renforcement des liens communautaires : acheter local favorise les interactions entre les consommateurs et les producteurs, renforçant ainsi les liens sociaux.
Pour mieux vous repérer lors de vos achats, voici les deux labels bio que nous retrouvons le plus souvent. Il en existe d’autres, plus exigeants, que nous détaillerons dans un autre article.
Le bio c'est plus coûteux
Le bio est cher ? oui et non. Manger bio, c’est déjà accepter de changer ses habitudes :
>> Les produits biologiques suivent la saisonnalité. Acheter de saison coûte moins cher.
>> Les circuits courts sont à privilégier : quand cela est possible, aller directement chez les producteurs, sur les marchés, dans des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), ou encore des marchés paysans. Ce choix permet de réduire les coûts liés aux intermédiaires.
>> En mangeant bio, il est montré qu’on tend à acheter de plus petites quantités, ou à plus cuisiner et donc à moins gaspiller. Chaque aliment est utilisé à sa juste valeur.
>> Manger bio, c’est aussi manger moins de viande et remplacer les protéines animales par des protéines végétales, moins coûteuses : légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges…), céréales complètes, oléagineux (amandes, noix, graines de chia)
Retrouvez les autres articles de notre dossier sur les perturbateurs endocriniens ici :
1. Les perturbateurs endocriniens : qui sont-ils ?
2. Les pesticides : où les trouve-t-on ?