Trois maladies tropicales de la famille des arbovirus en progression dans le territoire français : chikungunya, dengue et zika sont tous trois sous surveillance renforcée. Avec le réchauffement climatique, ces virus habituellement tropicaux arrivent sur le territoire métropolitain, tout en continuant de sévir aux Antilles.
Régulièrement importés sur le territoire métropolitain par le tourisme, les trois virus ont connu une augmentation depuis deux ans en France : par exemple, depuis le 1er janvier 2024, près de 2 000 cas de dengue ont été observés, contre 131 en 2023. Le risque d’épidémie locale augmente en France métropolitaine, tandis que la situation est déjà critique dans les collectivités d’Outre-mer, où l’épidémie de dengue est bien installée.
Des maladies à déclaration obligatoire
Ces virus font partie des MDO (maladies à déclaration obligatoire), c’est-à-dire que votre médecin est dans l’obligation de signaler aux autorités de santé s’il suspecte ou détecte l’un de ces virus chez un patient. Cette surveillance permet de réduire le risque de développer une épidémie et, lorsqu’un cas local est détecté, les mesures de lutte sont renforcées par le système de surveillance français en charge, le Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires).
Les professionnels de santé, un rôle central dans la surveillance
En plus de la déclaration aux autorités de santé, les professionnels de santé doivent miser sur la prévention des patients, notamment pour éviter les piqûres de moustique et ainsi stopper la transmission. Ils doivent également poursuivre la prise en charge d’un patient diagnostiqué.
La détection des malades est d’autant plus difficile que la plupart des affections sont asym- ptomatiques (20 à 80 % selon la maladie) et, lorsque les symptômes surviennent, ils ne sont pas forcément reconnaissables ni attribuables aux arbovirus.
>> Dengue : fièvre, douleurs articulaires, défaillances viscérales ou hémorragies en cas de complications.
>> Chikungunya : fièvre, douleurs articulaires.
>> Zika : les symptômes sont souvent bénins et de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures…), mais le virus peut provoquer des anomalies congénitales en cas d’infection durant la grossesse.
Lutter contre les moustiques
Selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation), le moustique tigre est présent dans 78 départements. La probabilité d’une épidémie d’arbovirose est évaluée à 6 et 7, sur une échelle de 0 à 9.
Pour lutter contre la propagation des virus, le ministère de la Santé recommande d’adopter certaines mesures contre les moustiques tigres : détruire les larves en vidant les zones d’eau stagnante, se protéger des piqûres de moustique en portant des vêtements longs et amples et en utilisant des répulsifs, et protéger son habitat avec des moustiquaires, par exemple.
Les arboviroses, c’est quoi ?
Les arbovirus sont un groupe de virus qui sont transmis par zoonose, c’est-à-dire que les vecteurs sont les animaux : dans le cas du chikungunya, de la dengue et du zika, ils sont transmis par les moustiques tigres ou les tiques, qui transportent le sang contaminé d’un humain à l’autre.
Source : Bonne Santé Mutualiste