Les polluants éternels ou “PFAS” constituent une famille de plus de 4 700 molécules chimiques produites par l’homme. Présents partout en raison de leurs propriétés intéressantes pour les industriels, ces polluants qui ne se dissolvent pas ont un impact sur la santé : cancers, infertilité, cholestérol. Ils sont suspectés d’être coresponsables de nombreux décès. Une proposition de loi a été déposée, demandant leur interdiction et le contrôle dans l’eau potable.
Les polluants éternels sont des molécules chimiques de la famille des substances per- et polyfluoroalkylées, obtenus par synthèse chimique : c’est une création purement humaine, qui n’existe pas à l’état naturel. Ils sont hydrofuges (imperméables), anti-gras, et supportant les chaleurs intenses, l’acidité, la lumière ou encore la dégradation par les microbes et dans l’environnement. Conséquence : les PFAS persistent des centaines, voire des milliers d’années, et toutes leurs propriétés les rendent très attirants aux yeux des industriels. On en retrouve des traces longtemps et partout.
Des substances mal connues aux effets néanmoins avérés
Commercialisés dans les années 1940, ces polluants sont étudiés seulement depuis une vingtaine d’années. Les connaissances sont donc jugées insuffisantes, mais le peu d’études menées montre des effets avérés et néfastes sur la santé : diabète, cancers (notamment de la thyroïde), obésité, problèmes hépatiques ou encore perturbations endocriniennes menant à la stérilité ou à des risques pour les femmes enceintes et leur bébé. Il n’y a actuellement pas de solution pour détruire ces polluants éternels. Aussi les priorités à court terme sont d’améliorer les connaissances sur le sujet, d’adapter les outils de surveillance des molécules, de faire évoluer la réglementation et enfin d’informer les acteurs en contact avec ces substances.
Un activiste anti-PFAS lanceur d’alerte
Nicolas Thierry, député Europe Écologie Les Verts, a rapidement pris position au sujet. En mars 2023, il force la main au gouvernement pour que soit publié un rapport sur la contamination des PFAS en France, rapport que le gouvernement avait en sa possession depuis plusieurs mois et qui révèle le retard important de la France sur la réglementation de ces substances. En juin 2023, Nicolas Thierry mène une opération « choc » : 14 députés dont lui-même font analyser leurs cheveux pour trouver l’éventuelle présence des PFAS. Résultat : tous sont contaminés.
Les mesures mises en place
Le règlement européen REACH vise à supprimer les substances les plus dangereuses, et certains des PFAS ont déjà été ciblés et restreints. Il existe également le règlement POP, issu de la convention de Stockholm, qui interdit certains PFAS. Les deux articles principaux visent à interdire l’importation, la fabrication et la mise à disposition d’emballages alimentaires qui contiendraient du PFAS en France. Ils imposent également des valeurs limites de rejet dans le milieu naturel. En France, le plan d’action PFAS 2023-2027 du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires vise à renforcer la protection des Français et de l’environnement contre les risques liés à ces substances mais ce plan est conditionné à un long processus décisionnel européen, alors que chaque mois d’inaction compte. Un projet de loi a donc été déposé en avril prévoyant d’en interdire la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché.
Dans toutes les cuisines, le Téflon…
C’est en 1938 que l’entreprise DuPont de Nemours dépose la marque Téflon. C’est un revêtement en plastique avec la particularité d’être antiadhésif. Il est utilisé dans le textile, dans les cigarettes électroniques ou dans les poêles et ustensiles de cuisine. Il présente un risque s’il est chauffé au-delà de 260 °C, seuil à partir duquel il se décompose et relâche un perfluoré hautement toxique et cancérigène, le PFOA. Autre cause très courante, l’utilisation d’un ustensile de cuisine métallique rayant et entamant l’adhésif est formellement déconseillé. Le PFOA est interdit à la fabrication et à la mise sur le marché dans l’Union européenne depuis le 4 juillet 2020. Autant dire que nous en avons encore tous chez nous.
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Source : Bonne Santé Mutualiste
